Pratiquées depuis l’Antiquité, les joutes nautiques ont traversé les siècles pour devenir un spectacle fascinant, mêlant tradition, sport et ferveur populaire. Si leurs origines, attestées dans les bas-reliefs de l’Égypte ancienne, évoquaient des combats belliqueux, elles se sont depuis muées en une discipline codifiée et respectée, particulièrement à Sète, où elles sont ancrées dans l’histoire depuis la création du port le 29 juillet 1666.

Un sport codifié, une tradition vivante

Les joutes sétoises obéissent à des règles strictes et à un rituel bien établi. Deux adversaires, perchés sur une tintaine (une mince plateforme située à l’arrière d’une barque), se font face et tentent de se déséquilibrer à l’aide d’une longue lance, sous le regard du public et au rythme des fanfares traditionnelles. La passion des joutes se transmet de génération en génération, et la discipline possède son propre vocabulaire, témoignage de son riche héritage.

La Saint Louis : le tournoi ultime

Chaque année, de mi-juin à début septembre, les jouteurs sétois s’affrontent lors de nombreux tournois, ponctués par des musiques et défilés. Mais le point d’orgue de la saison reste la Fête de la Saint Louis, qui se tient chaque année en août et célèbre le saint patron de Sète. Cette semaine de festivités donne lieu aux plus prestigieux affrontements, où les meilleurs jouteurs rivalisent d’adresse et de puissance pour inscrire leur nom dans la légende.

Le vainqueur du tournoi final remporte le Pavois, un trophée symbolique exposé dans la salle des joutes du Musée de la Mer, gravant ainsi son nom dans l’histoire de Sète. Un honneur ultime, qui illustre l’attachement profond des Sétois à cette tradition et garantit, année après année, un spectacle grandiose et inoubliable.