Les manades sont un réservoir très précieux de traditions camarguaises : elles conservent des pratiques, un savoir-faire, un parler occitan et toute la complémentarité entre troupeaux et territoire… Un charme qu’on ne trouve nulle part ailleurs ! Nous sommes dans le berceau de la race : ces élevages évoluent dans une dynamique extensive au cœur d’une biodiversité riche et fragile, à la fois des zones de sansouïres et steppes salées que de marais et de prairies. Déplacer les troupeaux en pâture appelle à une réelle technicité qui s’accompagne d’une expertise pour déceler les futurs cocardiers. Car oui, l’ambition de chaque manadier est de faire vivre la tauromachie. Dans les arènes, l’agilité et l’endurance sont indispensables aux Taureaux de Camargue pour avoir une carrière aux plus hauts niveaux, mais les manadiers savent qu’un tempérament courageux et combatif aura davantage de chance qu’un physique athlétique d’atteindre le César de la course camarguaise : le Trophée des As. Mais tous les bovins ne sont pas aptes aux jeux taurins. Alors, pour le juste équilibre des pâturages, ceux-là sont mis à l’écart du troupeau et partent en viande de boucherie. En selle, les gardians les encerclent pour les regrouper. Parmi eux, une personne donne de la voix pour les diriger et les trier. Ce balai camarguais entre l’homme et ces animaux sauvages est un spectacle fascinant qui porte le nom d’acampado. La plupart des manades ouvrent leur porte aux curieux des traditions camarguaises : ferrade, démonstration de tri, jeux de gardians… On vous invite très sincèrement à les visiter ou à vivre la fé di biòu, autrement dit la passion des Taureaux de Camargue, directement depuis les arènes où, décoré de glands, de cocardes et de ficelles, le taureau est roi. • E.A.
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